Pierre Durand – La chienne de Buchenwald
Avec Pierre Durand, c’est au cœur même de l’organisation-clef du nazisme que nous pénétrons, au cœur des groupes de protection du parti allemands des travailleurs nationaux-socialistes(Schutztaffeln der Natiobalsozialistischen Deutschen Arbeiterpartei), cette garde prétorienne d’Adolf Hitler et de Heinrich Himmler plus connue sous l’abréviation en deux lettres : les S.S.
Pour accomplir cette descente aux enfer, il suffit de raconter la vie d’une femme que rien d’abord ne prédisposait à l’exceptionnel destin qui fut le sien : devenir le symbole même de la monstruosité… Fille d’un contremaître social-démocrate, Ilse Koch était dactylo dans une firme de Dresde lorsqu’elle tomba amoureuse de son futur mari, lui-même employé de banque,puis délinquant de droit commun, et dont le Führer allait faire un général S.S., l’un des premiers chefs de camp de concentration. Or cette épouse d’un maître tortionnaire ne se contentera pas d’assurer le repos du guerrier puisque les déportés allaient bientôt l’appeler « la commandante » tandis qu’en 1945 les journalistes américains la baptiseront « la chienne de Buchenwald ».
En démontrant le mécanisme de ce destin, Pierre Durand nous plonge dans le monde clos des S.S., milieu dont on a peine à imaginer le degré de pourriture interne. Aussi bien, malgré tout ce qui a déjà été écrit sur « l’Ordre noir », découvre-t-on à quel point, selon l’expression chère à l’auteur, le régime hitlérien était « en soi criminogène ». Non, tout n’avait pas encore été dit sur l’horreur des crimes nazis.
