Hervé Guibert – L’Homme au chapeau rouge
L’homme au chapeau rouge représente le troisième volet de cette histoire personnelle du sida amorcée par À l’ami qui ne m’a pas sauvé la vie, et poursuivie dans Le protocole compassionnel. Cette fois le narrateur, identique, ose à peine prononcer le nom de sa maladie. Pour la tromper, ou l’oublier, il se lance à corps perdu dans la recherche, le marchandage et l’acquisition de tableaux.
Il va se trouver emporté – et l’enchevêtrement de son récit avec lui – dans une double histoire de faux, dont est victime le peintre grec Yannis, et de kidnapping d’un expert arménien, Vigo, qui dénonçait justement les faux dans les grandes ventes de Sotheby’s ou de Christie’s à Londres ou à New York.
Dès qu’on commence à vouloir parler ou se mêler de peinture, on est inévitablement confronté à ce problème du vrai ou du faux, qui est peut-être au cœur de tous les livres d’Hervé Guibert. Deux couples hantent ce nouveau livre : le peintre Yannis et sa femme Gertrud, que l’écrivain va poursuivre jusqu’à Corfou, le marchand de tableaux Vigo et sa sœur Lena, avec laquelle Guibert va aller à Moscou, sur les traces de son frère mystérieusement disparu.
Car cet « homme au chapeau rouge » est aussi un chasseur de peintres. Depuis quinze ans, il pourchasse Bacon et Balthus, jusqu’en Suisse ou à Venise ; pour leur arracher quels secrets ?