Henri Troyat – Le jugement de Dieu
Sorti indemne du chaudron d’huile bouillante où l’a plongé la justice du temps, Alexandre Mirette se voit relaxé en vertu de l’axiome concernant la protection accordée par le Seigneur aux siens sur lequel se fonde l’épreuve du jugement de Dieu.
La suite des événements qui le conduisent chez le bon alchimiste Taillade contredit ce brevet d’innocence et de sainteté. L’immunité lui est-elle venue d’une grâce ou d’un oubli? De ce doute naissent tous les malheurs de Mirette, le baladin à l’âme plus sensible que le cuir.
Pour n’être pas aussi franche canaille, le tailleur de pierre du Puy Saint-Clair ne mérite pas d’auréole quand il courtise Catherine, héritière du premier drapier de Tulle. Ce Lamarsaude vise l’argent puis, sa fiancée morte, l’occasion de se rendre célèbre en sculptant son tombeau. L’attaque de Tulle par les huguenots est le moyen vigoureux utilisé par la divine Providence pour le ramener à des sentiments plus humains.
C’est aussi sous le signe du merveilleux que se place Le Merveilleux Voyage de Jacques Mazeyrat, troisième et dernière nouvelle de ce volume. Sans le nautonier mystérieux qui le ramène à force de rames jusqu’à Dieppe, comment serait revenu de son île déserte ce charpentier de marine à qui son humeur aventureuse fait tâter du fouet de la chiourme, de la solitude et de la soif?