Gilles Archambault – Sourire en coin
« J’arrive tant bien que mal à la fin de mon périple. Je ne peux plus en modifier le parcours. Je suis figé dans ma pose d’ancêtre. Tout est dit. Acceptez que j’aie un sourire en regardant cette photo des miens. Un sourire gêné. Un peu moins assuré malgré tout que celui qui me vient aux lèvres quand je pense à mon parcours de faiseur de livres. »
Un vieil homme, auteur de romans cultivant l’autodérision, arrive à Saint-Malo sous une pluie battante. Il est veuf. S’il fait ce voyage, c’est à la fois par nostalgie et pour tromper sa solitude en se lançant, espère-t-il, dans l’écriture d’un nouveau livre. D’une jeune inconnue croisée à la gare, naît peu à peu un personnage, ou plutôt une esquisse de personnage, un début d’intrigue… Mais très vite, dans l’esprit du vieil homme, l’imagination est submergée par le souvenir.
Des scènes de sa jeunesse, des lectures, des expériences, des rencontres, des visages resurgissent dans sa mémoire et composent peu à peu la trajectoire d’un homme qui a donné à la littérature l’essentiel de ses activités et de ses passions et qui, avant de partir, jette un dernier regard dans son miroir et tente de dresser le bilan de sa vie, sans mensonge comme sans illusion.