Gilbert Keith Chesterton – Saint François d’Assise

Nous avions publié, en 2009, la première des biographies écrites par Chesterton, celle du poète Robert Browning. Celle qu’il écrit en 1923 sur saint François, peu après sa conversion au catholicisme, est plus tardive mais tout aussi éblouissante de fraîcheur et d’intelligence. Il ne serait d’ailleurs pas impossible de tracer une filiation entre les deux livres. L’admiration de Chesterton allait au Browning « démocratique », qui, dans L’Anneau et le Livre, donnait la parole à tous, du criminel au pape, car « nul n’a jamais vécu sur terre sans avoir un point de vue propre ». L’homme qui parlait aux oiseaux n’était déjà pas si loin. D’ailleurs Chesterton voit d’abord dans saint François « un poète dont l’existence entière fut un poème ». Certes, il existe beaucoup de livres sur saint François d’Assise, et beaucoup d’un abord plus savant. Mais personne n’a jamais mieux saisi l’esprit de saint François que Chesterton. C’est ce que montre avec brio Anne Weber dans sa préface : « A chaque idée toute faite, à chacune de nos représentations à la fois vagues et stéréotypées, le Saint François de Chesterton oppose une tout autre vision correspondant à une tout autre réalité. » Du coup : « Nul besoin d’être soi-même « catholique orthodoxe », comme Chesterton, ni catholique tout court, ni même d’être croyant. Du moment qu’on est un être humain, comment ne pas être ébloui face au merveilleux personnage que l’on découvre et qui ressemble si peu à l’idée que l’on se fait communément d’un saint, ni d’ailleurs à rien de ce qu’on a jamais connu. »

 

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