Colette – Lettres à sa fille (1916-1953)
Vingt ans après la mort de ma tante, Colette de Jouvenel, unique enfant de Colette et de mon grand-père Henry de Jouvenel, l’heure m’a paru venue de publier la correspondance qu’elle échangea avec sa mère. Elle me l’avait laissée avec mission de le faire » le plus tard possible « . En quelque sorte elle s’en était libérée. Il me fallut cependant une grande détermination. Les lettres ont pour moi un caractère si intime que j’en étais retenue. Colette elle-même ne s’écrie-telle pas à l’occasion de la vente d’une de ses lettres à Robert de Montesquiou-Fezensac » Une lettre est un objet sacré qu’aucune vente ne doit profaner : c’est un scandale intolérable que de disperser aux quatre vents des pensées, des impressions, connues seulement de deux personnes. » Si je me suis laissé convaincre d’ordonner les quelque six cent cinquante pièces de ce puzzle, c’est pour montrer un aspect inconnu de Colette et faire revivre la » Petite Colette « . Ce que je ne pouvais imaginer, c’est que tous les originaux seraient volés chez moi le jour même où le travail s’achevait… Puisse le cambrioleur se souvenir de la phrase ci-dessus et rendre son butin…