Carlos Fuentes – La Volonté Et La Fortune
C’est un homme mort qui nous parle, ou plutôt sa tête. Coupée. C’était celle, plutôt bien faite et bien remplie, de Josué Nadal. Un orphelin, un garçon de nulle part dont l’existence fut transfigurée par un autre « chien perdu sans collier » tel que lui, Jericho. Tout ce qui jusqu’alors semblait privé de sens va se trouver comme justifié par cette amitié, ce compagnonnage lumineux et finalement tragique, tandis que le rêve révolutionnaire mexicain se dissout peu à peu dans le crime, la corruption et le chagrin. Fuentes, mort en 2012, considérait avoir écrit son « meilleur roman ». Le narcotrafic, le sexe, la politique, l’amour infini (c’est-à-dire la haine) que se portent deux hommes, le chagrin insensé des rêves échoués comme une tête coupée sur une plage du Pacifique, Fuentes ose tout et ne rate rien.