Bernard Bonnelle – Les noces de Gênes
Je les regardai partir comme deux amis très anciens. Quatre-vingt-sept et quatre-vingt-cinq ans : ils étaient désormais frère et sœur, enfants royaux endormis côte à côte sur leur lit de marbre, dans la lumière hivernale d’une haute cathédrale. Rien ne me paraissait plus désirable que cette entrée dans la mort main dans la main, au terme d’un long compagnonnage. J’ignorais que ce destin nous serait sèchement refusé.