B.C. Löffler – Le masque déchiré
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Qu’ont en commun un écrivain et un tueur en série ? L’un manie la plume, l’autre le couteau. L’un trace des mots sur le papier, l’autre sillonne la chair. Et pourtant, ils partagent un étrange et sombre lien : tous deux créent des mondes, qu’ils soient de papier ou de chair et de sang.
Imagine un soir couvert, où les ombres s’étirent sous la pâle lueur d’une lune complice. À une table solitaire d’un modeste café, l’écrivain griffonne fébrilement, son esprit en quête de vérité enfouie dans les tréfonds des ténèbres. Son imagination est une mer agitée, chaque vague apportant son lot de personnages et d’intrigues, mais ce soir, une ombre plus profonde l’accompagne.
C’est alors que le tueur entre, son regard perçant observant avec une intensité glaciale. Lui aussi est un créateur, mais ses récits s’inscrivent dans la chair et le cri. Il cherche sa prochaine victime, le prochain chapitre d’une œuvre macabre qu’il compose, un acte après l’autre.
À cet instant, lorsque le regard de l’écrivain rencontre celui du tueur, l’air s’épaissit de mystère et d’inexprimables promesses. Deux forces opposées, mais étrangement complémentaires, se reconnaissent. L’encre et le sang se rencontrent dans une danse sinistre, une valse où chaque pas est dicté par le hasard et le destin.