Jacques Bablon – Tant de cochons
Keelin, Nolan. Une soeur, un frère. Keelin, inapte au travail, végète dans l’ombre de Nolan cultivateur à grande échelle sur des terres où la course au rendement est reine, les porcs sont engraissés entassés. Elle est fragile, imprévisible, il est craint, pas ouvert au dialogue. Elle est en butte au réel, le distord, le fait plus délétère qu’il n’est, lui ne remet rien en question, fait ce qu’il faut pour que tout reste comme c’est. Elle part vite en délire, lui ne doute de rien, exclut d’avance qu’il aurait tort. Les griffes, elles les a toujours sorties, la violence, il l’a toujours en lui. Raison chancelante chez l’une, déraison assumée chez l’autre. Ils se haïssent, elle le fuit, il veut lui remettre la main dessus. Elle passe à l’acte sur des coups de tête, lui se débarrasse sur le même mode de ce qui lui fait obstacle, ce qui vaut à tous les deux d’être traqués par les flics. Il y a aussi une journaliste dont la voiture a été sabotée qui cherchait à savoir pourquoi les algues vertes prolifèrent sur les plages, qui en dénonçait les causes, et qui a été tout droit dans un virage.